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Edito de Novembre 2017

Edito de novembre 2017

L’édito d’Anne

Le 23 novembre 1993 , APJ écrit : « je continue de brûler les « paperoles » de ma vie pour n’en garder que quelques unes à transmettre »
(NB : « paperole s » mot de Marc Soriano)

Aujourd’hui, je recueille ce qui n’a pas brûlé, bouquet d’émotions plurielles, de fille, de femme, de mère et grand-mère, de professionnelle qui a tant entendu et rencontré de mots… Je retrouve les échos de ce qu’elle me disait et qui s’est inscrit assurément, confusément, intensément, prêt à se transmettre un jour, à s’incarner, à s’envoler, à se diversifier, à prendre sens….

Ces « paperoles », ce « rien ou si peu » … elle écrit ensuite qu’il fut son « équilibre, son balancier, son ouverture aux autres », « une intense rencontre avec les mots ».

Parmi elles, je partage avec vous ces (ses) mots d’automne :

« Toussaint.

Je mets des bouquets de chrysanthèmes dans ma maison. Le chrysanthème est devenu une fleur d’automne. Pour Maman, elle s’y refusait. Tous étaient pour les morts du cimetière…Excepté la rangée « des morts entrés dans l’oubli » : elle avait fait leur sanctuaire là.

Elle pouvait prendre quelques branches mais ne pas les démunir : elle les avait recueillis (au cimetière , elle fleurissait les tombes oubliées). Quand elle est morte j’ai bouturé ses « sauvages » qui fleurissent aux intentions de Maman.

Maman avait un jardin d’automne superbe .Elle avait des buissons de chrysanthèmes et d’autres qu’elle pinçait, dirigeant les sèves sur 5, 7, 9 têtes, ou 3 parfois. Il fallait un nombre impair ! je ne sais plus pour quelle raison. Chaque potée était destinée à un mort dans son coin de cimetière. Dans le coin libre, ils étaient à offrir ou « au cas où »…

Interminable bordure de chrysanthèmes laissés sauvages (juste dédoublés au printemps), pour « les morts un temps entrés dans l’oubli ».

( …)

« Des chrysanthèmes. Leur incroyable coiffure ne cesse de m’enchanter. Je dessine ici deux coeurs de chrysanthèmes de cette Toussaint ensoleillée et le détail de la coquetterie d’une boucle superbe, or et bronze.

J’aime leurs couleurs à la fois intenses et profondes, leurs calmes têtes à peine décoiffées au vent d’automne, leur raideur digne dans la chute des feuilles. Le jardin se défait de toutes parts. C’est leur heure de gloire : Ils sont rois.

Maman regrettait que le français les ait mis au masculin. Au patois de chez nous elles étaient au féminin.prenait une tête dans ses paumes et lui disait : ce français est fou ! coiffée comme tu es, ma  Elle belle ! ».

Toussaint est ensoleillée cette année encore et le jardin se défait , fidèle, de toutes parts. J’assiste à son envol vers le sol, entre bleu, or, orange et rouge.

« En regardant mes feux de paperoles qui semblent immolées, comme moutons noirs, à quelques unes que je garde, je sais qu’il n’y a pas sacrifice mais renaissance. Elles reviendront autrement et par d’autres, elles ne sont qu’ensemencements qui se réensemencent depuis la nuit des temps »

(Novembre 2001)

Merci.

Le 15 novembre, l’Association sera encore une fois à StAvit,  au Club des anciens de St Avit et Ratières pour un partage de  lectures autour du contes.

J’y lirai des extraits d’un manuscrit inédit « une enfance contée » et d’autres textes inédits tirés de ses mémoires (Anne Des Collines) ou de sa correspondance.

Le rendez-vous est de 14 à 17 H à la Bibliothèque Anne Pierjean-Robert. ouvert à tous.

Nous y resterons au chaud et nous partagerons les souvenirs des mémées et pépés conteurs de son enfance… ainsi qu’un goûter !

A bientôt

Edito de Octobre 2017

Edito d’Octobre 2017

L’édito d’Anne

La lecture balade dans le village de St Avit fut une belle rencontre : la chaleur et la lumière étaient au rendez-vous.

L’accompagnement musical des Saute-caruches , sa présence attentive aux mots de la lecture pour l’annoncer, l’envelopper, la prolonger, la précéder

ou la suivre, a réveillé par moment des envies de danser et l’écho du claquement de pied d’autrefois… quand les sabots ou galoches ponctuaient vif la cadence , quand les veillées se prolongeaient.

Hommage à Anne Pierjean et à son village, au fil assuré de la transmission orale.

Les passages lus étaient tirés de deux manuscrits inédits : « Une enfant et un village » et « Anne des Collines », puis du début du livre « les trois louis d’or de Maria » et d’extraits d’une lettre ouverte d’Anne PierjeanJ à ses lecteurs.

Les premiers textes parlaient du village, plaçant à chaque pause de la balade, des souvenirs précis d’une enfance enveloppée de la tendresse de tous… une tendresse soutenante et constructive qu’Anne Pierjean tenait à inscrire avec reconnaissance dans les mémoires.

« Les souvenirs d’enfance sont comme un grand livre d’images qui se feuillette au fond de soi, souvent… Il sont la trace en soi du « pays d’où l’on vient », la base et l’initiale force . (…) Parfois, j’en isole une longuement, je l’interroge. C’était où ? c’était quand ? Comment ? Elle garde son mystère et j’accepte de ne pas savoir mieux.(…)

Toutes sont le pas à pas qui fait la route, le point à point qui fait l’ouvrage, le seconde à seconde qui fait une existence »

« Les trois louis d’or de Maria « , un roman jeunesse, inscrit l’auteur, au-delà de la fiction, dans une filiation plus ample : ses aïeules et jusqu’à Mandrin : « ma mère avait reçu un louis d’or de sa mère, qui l’avait reçu de la sienne, et ainsi de suite en remontant les ans jusqu’à l’époque de Mandrin, le héros légendaire de notre Dauphiné » .

« une histoire d’amour qui a choisi pour symbole le vieux verbe register : résister ».

Les savoureuses soupes offertes par la bibliothèque et la Mairie, le fromage et la pogne partagés ont clôt la soirée dans une convivialité joyeuse .. discussions, échanges, retrouvailles se sont attardées avec délice.

Clôture du mois de septembre et ouverture du bal de l’automne, l’été indien prolonge le plaisir de flâner au soleil et les couleurs chavirent… quelques rouges sont apparus aux feuillages hauts, discrète invite.. puis le jaune a commencé à se décliner en touches camaïeu dans les vignes et les bois.. Dorées et patinées, les premières grandes feuilles des mûrier platane des jardins ont rejoint au sol les crocus ardents, intenses et serrés qu’avaient réveillé les premières humidités.

Temps des lumières et des déshabillages savants.

Les gammes vont se répéter , s’intensifier, se dérouler, conquérantes, les couleurs insister et s’harmoniser, se répandre jusqu’à faire oublier l’été, une nouvelle fois.

Nos projets se poursuivent. Prochaine étape : le 15 novembre, à St Avit encore mais l’après-midi, lecture et échanges « autour du conte »: rendez vous à 14 h à la bibliothèque avec le club des anciens de St Avit et Ratières .

( Attention la date initialement prévue a changé !).

A bientôt!

 

Edito de Septembre 2017

Edito de septembre 2017

L’edito d’Anne

Un édito de septembre à la fois concentré et paresseux, qui accompagne ce jour de rentrée scolaire !!

Paresseux car un peu tardif, posté le 4 …le temps de secouer les restes d’août sur nos épaules et dans nos têtes… pas trop vite car la chaleur et la lumière restent bien agréables à emmagasiner.
Concentré car l’heure est à la préparation de la lecture-balade musicale du vendredi 29 Septembre à St Avit.

Proposée par l’Association, cette lecture s’organise grâce à l’accueil de la Mairie et de la Bibliothèque Anne Pierjean-Robert et grâce à la rencontre avec le groupe Les Saute-Caruches.

St Avit, c’est le village d’enfance d’Anne Pierjean, resté cher à son cœur et mis en scène dans plusieurs de ses romans.

La Bibliothèque Anne Pierjean-Robert, c’est la bibliothèque du village. Charmante et haut-perchée sur une de ces collines du nord de la Drôme, elle porte le nom d’Anne Pierjean-Robert, en hommage à l’auteur qui avait signé ainsi son dernier livre « l’instant exact ».
(en hommage, elle, à son père).

Le groupe musical qui accompagnera la lecture, de pause en pause, en balade dans le village, avait sollicité d’Anne Pierjean, de son vivant, l’autorisation de porter le nom d’un de ses personnages : saute-caruche.
Ses musiques traditionnelles s’harmonisent parfaitement avec les textes d’Anne Pierjean enracinés dans la vie des villages en Dauphiné.
Les saute-caruches ont a déjà accompagné la cérémonie de « baptême » de la bibliothèque.

RDV à la Bibliothèque le vendredi 29 septembre pour le départ à 17 H !

PS : Mon ordinateur ayant décidé de boycotter la rentrée, je me trouve limitée dans mes possibilités éditoriales ! je complèterai dès que possible

PS , le 21 septembre 2017

L’automne a commencé son spectacle !
Prélude qui me donne envie de partager ce passage de l’Instant Exact :

« …vient l’automne.
Le soleil biaise à l’horizon et je respire et les massifs respirent.
Je me surprends à rire avec les capucines qui ne seront plus échaudées et s’offrent le grand jeu des coqs de roche ardents, traînes longues en débandade dans les allées qui s’enluminent.

Les verveines aussi serpentent où bon leur semble. Elles ont enfin le rose indien des catalogues de fleuristes. Foisonnement superbe. Teintes, corolles, rafraîchies, la rosée emperle le trèfle, le frais du soir abreuve les pétales et je ne suis qu’alléluia : m’est redonné le temps magique d’une contemplation possible qu’étouffaient l’Août aux volets clos,les tâches surmultipliées.

La maison peut enfin s’ouvrir sur le pré et les arbres.
Les feuilles libérées de l’uniforme imposé par l’Avril entament une éphémère fête où tout flamboie sans retenue. Liesse. Cependant, j’en veux un peu au cerisier dont la dévêture est trop brève : un bref instant carmin, il se recroqueville et se débarrasse au plus vite des feuilles résolument mortes qui entachent de noir le pré. L’automne n’est pas son affaire. C’est au printemps qu’il a donné. Qu’on le revoie au temps des merles, des échelles dressées, des paniers de fruits rouges et des pendants d’oreille. En septembre, il s’endort d’uns sommeil méritoire.
Fermer les yeux et laisser faire, il reviendra.

Mais le mûrier…
Il se revêt d’or pâle sans froisser une seule feuille et présente, au soleil oblique, une royale frondaison laquée de jaune uni, jusqu’au premier vent froid qui le dénudera d’un coup – et le pré deviendra une mare pastel qui sera gloire encore.

Mais le plaqueminier…
Ce jour-là du premier vent froid, il s’ébrouera aussi, de tout le cuir lourd de ses feuilles en un seul frisson lent où mille ailes battront. Et s’érigera le miracle : l’arbre aux lampions tendus vers les nuages, une démesure de fruits, des foules de kakis oblongs dans une égale démesure de ramilles raidies –alors, démesures savamment composées, un vertigineux candélabre dont le soleil couchant double l’énorme flamme rouge—et ma contemplation devra se colorer d’extase. »

Edito de août 2017

L’édito d’Anne

Après les turbulences de printemps, les sèves montantes, les chaleurs festives de Juillet, Août me paraît comme un lynx endormi, fatigué et dolent, offrant son flanc aux chaleurs qui s’étirent et perdurent, rythmées de réveils fauves, de nuits fraîches, de repos odorants et savoureux.

C’est le temps des torpeurs, des digestions, des décantations, méditations, maturations. Le temps des gerbes mûres et des pailles rangées.

Passages des enfants, des amis, lectures entre les arbres, éclaboussures des festivals qui appellent, stridences ferventes des cigales venues du sud et qui, peu à peu, s’installent dans nos jardins.
Les fruits juteux aux terrasses, les caprices d’étoiles aux danses fulgurantes à saisir, un temps de pause, de scansion… de soupir pour respirer avant la rentrée et l’élan à reprendre.

Un temps de partage et de paroles, aussi, aux tablées prolongées, comme une récompense à l’année écoulée.

Juillet a vu notre participation à l’exposition Turbulence des Arts, à la chapelle des cordeliers, grâce à la confiance de l’association « les amis du vieux Crest » : une table où se sont côtoyés quelques écrivains locaux,.

Les livres d’Anne Pierjean ont attiré quelques regards touristes et aussi quelques pensées-souvenirs de lecteurs d’ici.

Ce fut l’occasion de présenter l’auteur, l’association, ses projets, de dialoguer avec exposants et passants.

Août sera repos et préparation de la lecture du 29 septembre en Drôme des collines.

Temps de mise au point pour notre association, temps d’engrangement pour nourrir l’automne et l’hiver.

Edito de Juillet 2017

L’édito d’Anne

Le spectacle du 22 Juin a été un moment chaleureux dans le jardin d’Anne Pierjean, abrité du soleil avant les jours d’orage qui ont suivi.

La presse a fait écho à notre jeune association. Anciens lecteurs-amis, anciennes élèves de la jeune institutrice, Marie-Louise Grangeon, nouveaux amis de l’association, prêts à découvrir une écriture encore inconnue, voisins et familles… tous ont apprécié, il me semble, ce moment de partage et de retrouvailles, autour de deux textes émouvants (ponctués de chants de grenouilles!).
Le grignotage à l’entracte, sous les lampions, a été l’occasion de se connaître un peu, ou de se retrouver, un verre à la main. La grande pogne a scellé l’évènement, comme aux fêtes d’autrefois.
En Juillet, l’association participera à l’exposition « Turbulence des Arts » organisée par « La société des amis du vieux Crest et des environs », à la Chapelle des Cordeliers.
Le vernissage aura lieu le 13 Juillet à18 h en notre présence. Vous y êtes conviés.

L’exposition sera ouverture gratuitement, tous les jours de 9 h à 19h jusqu’au 30 juillet, sans interruption.
Nous y assurerons des permanences : encore des occasions de rencontres autour de l’oeuvre d’Anne Pierjean.

L’été accueille de nombreux visiteurs étrangers, aussi les livres d’Anne Pierjean traduits en Espagnol, Catalan, Autrichien, Grec ou Japonais après ses Prix et notamment le prix du Salon de L’enfance (Salon Jeunesse maintenant) … seront présentés.

Selon ma tradition (déjà!) j’ai cherché dans les écrits d’APJ un hommage à Juillet, un texte à vous offrir. J’ai choisi plutôt un hommage à  » Paul et Louise » (dont une adaptation sensible et juste a été présentée Le 22 par la Compagnie Zazie7).

Le 22 Juin,  lendemain du solstice d’été , c’est aussi le prélude aux temps des moissons : Temps forts dans la vie paysanne autrefois (et encore sans doute, mais autrement)…
Je ne peux résister à transcrire ici ce passage de « Paul et Louise » où l’émotion et la poésie sont à leur apogée, portées aux fils des faux affutées et solidaires : l’épisode d’ une moisson de nuit, en secret, orchestrée par Paul pour venir en aide à Louise, qu’il aime, et à sa mère, Reine, en deuil de Pierre,  père et  mari.

« …C’était presque minuit quand une rumeur monta qu’on veillait à étouffer – Mais des mots crevaient par-ci par-là le murmure sourd. Il était presque minuit. Il avait fallu ce temps pour panser les bêtes et manger la soupe dans les fermes respectives. Mais les gars avaient fini et la nuit était à eux.
Louise, enveloppée dans les plis de son rideau, dominait le champ de blé. Et elle voyait Paul qui distribuait les places.
Tous en rang, au bas du champ, ils affûtèrent les faux avec cette pierre grise qui pendait à leur ceinture dans le récipient de zinc où ils la mouillaient parfois. Les faux chantaient doux avec les grillons réveillés entre les tiges. Puis elles chantèrent plus fin, les lames affilées.
Et puis les faux attaquèrent.
A chaque balan du bras, les épis tombaient, jetés de côté par une pièce de bois fixée à la faux qui les déversait.
Et puis le faucheur avançait d’un pas sans casser jamais le balan du bras qui coupait les blés.
Au bout de trois pas ils avaient pris, tous ensemble, la cadence. On aurait dit que les faux vivaient par un même bras.

Louise se mit à pleurer sans savoir vraiment pourquoi, saoule de tendresse et peut-être aussi de cette fatigue qui virait de bord et la rendait vive comme au saut du lit. Elle inspirait -t’amo- et expirait -Paul-  et elle courut chez sa mère, le souffle rapide, pour la réveiller.

Sa mère ne dormait pas.
Elle était assise à sa propre place entre les draps bis, mais sa tête posée sur l’oreiller d’à côté. Elle dit : » qu’est-ce qu’il y a ? » et elle leva le visage.
L’oreiller de Pierre était tout trempé de larmes.
Louise la prit dans ses bras et elles pleurèrent ensemble.
Reine caressait les cheveux de Louise. Et Louise, soudain, se sentit aimer la mère comme elle ne l’avait pas encore aimée. Alors elle lui parla comme à Mée Delphine.

– Paul et puis les autres, ils font la moisson. Et c’est Paul qui  la commande. Ils la font au clair de lune. Demain ils continueront. C’est Paul qui a eu l’idée… Mère, tu le sais ?
Plus tard on se mariera. On le voudrait tous les deux.

– Si tu ne changes pas et s’il ne change pas, dit Reine Bonnet, ce sera pour tous une bonne chose. Et surtout pour toi. Mais tu n’as que seize ans et il y a encore le temps. Il y a encore le service. Sois sage, ma Louise. Puis les choses sont souvent pas ce qu’on voudrait. D’abord un garçon ça peut oublier. Une fille aussi… Mais bavardons plus : il faut nous lever. Il faut préparer un manger de fête. Dans une heure tu iras leur porter à boire. A trois heures, il faudra qu’ils mangent la soupe, et qu’ils dorment une heure ou deux. Et vers les six heures on fera un bon café.
Le café était gardé pour les grandes occasion, mais c’en était une. Et ces jeunes fatigués qui donnaient leur nuit méritaient le café.
Et puis Louise  -Reine le savait puisqu’elle s’était confiée– Louise serait si contente que Paul soit content, que la mère soit complice et leur offre ce plaisir.
Et elle trouva la joie au fond de sa peine parce que Louise, enfin,  venait de la joindre au plus vif de sa tendresse qui attendait l’heure.
Et elles firent tout ce qu’elles voulaient faire.
Louise porta le vin frais, la bouteille d ‘eau et quelques brioches.

Sous la lune elle était belle, ses cheveux défaits juste retenus par un catogan. Elle semblait marcher au-dessus des chaumes dans une écharpe de brume. Elle avait dit :
– Bien bonsoir. Merci bien à vous.
Elle avançait d’un faucheur à l’autre et tendait le verre et le remplissait, offrant des brioches, quelques mots gentils.
Et puis  elle finit par Paul et sa main tremblait un peu.
– Sous le clair de lune, les amoureux, ils s’embrassent ! dit Sylvain qui se trouvait parmi les faucheurs ainsi que Rémi.
Louise eut un petit « Oh! » reconnaissant à Sylvain qui ramenait à des rires l’émotion qui la gagnait. Elle embrassa Paul par-dessus les litres et le grand panier qu’elle tenait devant elle.
– C’est pas juste ! dit Sylvain qui exploitait son succès, c’est sûr maintenant Paul ira plus vite et on pourra pas le suivre ! d’embrasser les filles, ça donne du coeur aux bras. Y’a que Paul qui en aura .
– Soyez pas jaloux ! dit Louise.
Et, prenant les verres vides, elle embrassa tout le monde d’une lèvre vive.
– Va-t’en maintenant que tu nous retardes ! dit encore Sylvain. On te verra mieux au jour. En ce moment, on est bien. Et juste le frais qu’il faut ! Faut en profiter.
– Je file dit Louise. A trois heures, je viendrai vous appeler pour la soupe.
– Ce sera pas de refus.

                                                          *       *       *

A trois heures la besogne était assez avancée. Presque tout le champ. Alors, ils pourraient dormir une heure aux fenières pour reprendre le travail au lever du jour.
Le soleil se lèverait, sécherait les gerbes.
Eux, ils boiraient le café et retrouveraient leurs forces et lieraient les épis.
Des gens du village viendraient les aider une heure, tantôt l’un tantôt l’autre. Et on ferait les gerbiers.
Et le petit champ, à gauche des bâtiments, serait aussi mis en gerbes.
Vers les six heures, ce soir,ce serait fini.
Alors ils iraient dormir une bonne nuit pour repartir le lundi.
(…)                                     
                                                « l’épisode des moissons… » dans « Paul et Louise »

Quelques photos du spectacle

  

Edito de Juin 2017

Edito de Juin  2017

L'édito d'Anne
La chaleur qui revient s'installe et nous projette dans l'été... j'ai l'impression de marcher dans un jardin aux hautes herbes dans les écrits d'Anne Pierjean que je re-découvre ou découvre aux détours de lettres, articles ou inédits... le pas impressionné et curieux, en éveil, attentive aux couleurs de ses mots, à leurs parfums et sonorités particulières, poétiques, passionnés, impliqués  et qui joignent nos écritures et lignes de vie.
Désir de transmission, "goût d'être" partagé, échanges créatifs, réflexions approfondies , j'avance à pas heureux dans ses écrits et témoignages, jalons posés au fil des années, et j'espère de multiples rencontres à venir, des retrouvailles avec qui l'a connue, lue et appréciée.
j'espère que s'installe une dynamique d'échanges, un croisement interactif de souvenirs, simples, et je recueille déjà quelques réactions émouvantes à la découverte de son écriture, à travers le site ou des rencontres.
Bientôt, nous nous trouverons assemblés, nombreux je le souhaite vivement, le 22 Juin à partir de 18 H, dans le jardin de sa maison pour écouter "Cher toi" et "Paul et Louise" que la compagnie Zazie7 nous présentera: Vous trouverez les détails plus bas, sur cette page.
Zazie7 est une compagnie de théâtre d'ici,compagne de route en cette année de création de l'Association, pour faire écho à l'écriture d'Anne Pierjean.
Il y eut déjà une lecture dans le jardin, en Juin 2015 par Elisabeth Voreppe, grâce à L'UPVD qui m'avait fait confiance et avait inscrit dans son enseignement un module sur l'écriture d'Anne Pierjean ("La ferveur d'écrire"dont vous retrouverez le texte dans ce site).
L'université populaire du Val de Drôme avait, toute première, entendu mon désir de fonder cette Association et mon projet de vivre ici. Je l'en remercie encore.

En attendant cette "assemblée du soir"(expression chère à Anne Pierjean qui aimait les veillées où l'on conte), je transcris et partage un passage de "l'Instant exact" qui rappelle le printemps.

A bientôt, Anne 
Anne Grangeon
"Ma mère.

Tu as ton tablier de jardinière en grosse toile bleue aux attaches solides.
Il est très vaste.
Parfois, tu m'as portée dedans, tes mains solides serrant les coins bien renforcés.
Et moi, toute petite encore, protégée par cette toile rude, j'entrais dans le balancement de tes cuisses en marche, mon visage appuyé sur le triangle chaud de toutes mes béatitudes : fragrances de savon, de tissu lessivé, de sèves vertes et de chair maternelle...

Rien ne s'oubliera donc de ces instants intimes et pléniers qui m'ont construite ?
Les souvenirs sont reçus de plein fouet.
Ce sont parlers de chair qui négligent les mots et le corps se berce en leur houle.
Comme une enfant je redemande : encore?

Tu es assise cette fois.

Tu as toujours ton grand tablier.
A l'ombre du mûrier tu écosses des petits pois.
Entre tes cuisses une passoire rouge.
Tes genoux écartés creusent le tablier d'une béance dont tu roules les bords.
En pyramide verte tombent les petits pois dans la passoire rouge.
Tu les aplatis de la main.
Tu aplatis les cosses vides qui emplissent très vite la creusure du tablier.

Je tourne autour de toi comme un jeune cabri qui enroule sa corde autour de l'arbre où il est attaché- et va se retrouver coincé contre l'écorce, à se frotter l'échine pour le radieux plaisir de percevoir sa vie.

J'ai rabattu le tablier roulé sur le coussin de cosses vertes.
j'ai blotti mon visage.
Ta main laisse les petits pois pour me caresser les cheveux.
Ma menotte est plongée dans la passoire rouge.
Les grains roulent entre mes doigts.
De puissantes graphies s'inscrivent au creux de ma paume et tout me baigne : une marée vivante, les petits pois, tes mains, et ces ocelles de tendresse et de soleil dont le mûrier, vibrant de vent, m'asperge.

Ces grands bains sensoriels auront généré mon enfance.
J'en ai cherché la source en toi, ma mère, avant de la trouver partout, tout au long de mon temps."

in "l'instant exact" . Anne Pierjean-Robert, octobre 2002


Prochain événement :
En soirée le jeudi 22 juin, une représentation théâtrale  dans le jardin, en deux parties, par La compagnie Zazie7 :  "Cher Toi" et "Paul et Louise".

La compagnie Crestoise présentera une courte pièce Cher Toi, déjà jouée ailleurs,  et une adaptation du livre d'Anne Pierjean " Paul et Louise".
A propos de « Cher toi » 

C’est à huit ans, dès leur première rencontre à l’école, qu’Ellen et Jack vont commencer à s’écrire.

Cette correspondance, ils vont l’entretenir toute leur vie, malgré les malentendus, des situations familiales très opposées, et la distance qui les sépare.
Ainsi, pour eux, l’espérance comme le désir vont se perpétuer, s’enrichir et se transformer.
Tout au long de leur échange, une tension sensuelle et dramatique va continuellement s’épanouir, non seulement par les mots mais aussi par les délais plus ou moins longs qui s’écoulent entre les missives, les appels au secours et les réponses qui arrivent parfois dans un contexte qui a évolué.
Dès lors, chacun est en porte à faux, ce qui est gai ou triste mais toujours inattendu.
Et ce mécanisme diabolique va se conclure par un coup de théâtre.
Tendres et drôles, ces lettres pleines d’émotion, nous ravissent.

                                                                           Compagnie Zazie7

A propos de « Paul et Louise »

« Ils s’aimèrent sans le savoir à St Avit, Paul avait 5ans, Louise 3 ans (…) Il y eut les années d’école au même banc, et puis il y eut Maxime à qui Louise souriait…et Paul connut son premier vrai chagrin.
Ils s’aimèrent et le surent à Châteauneuf, Paul avait 13 ans, Louise 11. Les années passèrent pour ces jeunes paysans, rythmés par le changement des saisons et les travaux des champs.
(…) Puis ce fut la guerre de 1914. Paul et Louise se marièrent. Un fils naquit alors que Paul était au front. Louise connut les mois d’attente et d’angoisse. Enfin… ce fut le retour.

« Avec Paul et Louise, Anne Pierjean nous donne un roman d’amour d’une rare authenticité et nous entraîne au coeur même de la France paysanne du début du siècle. »
   Extrait de la quatrième de couverture du roman publié en 1975

Des extraits choisis seront joués par la compagnie Zazie7 , que je laisse entièrement libre de faire son « découpage » et son « montage ».

Mon seul souhait est qu’ils vous entraînent dans la poésie des mots simples et gouleyants de Paul et Louise où se définit un sentier de vie, tout en amour, humanité et profondeur, sur fond de réalité  paysanne et de « grande guerre ».

                                                                               Anne Grangeon

Edito de Mai 2017

l'édito d'Anne
Mai continue avril à son pas accéléré ou alourdi de passions électorales, de giboulées froides, de neige saupoudrée puis balayée, de jaillissements de fleurs au jardin, de lumière crue et mouillée.

L'association va vers son premier événement, lecture et théâtre dans le jardin, le 22 juin, qui se prépare activement.
Des rendez-vous sont pris pour la présenter , des rencontres, inscrites sur les pages de mai ou fortuites, vont permettre aux liens de  se tisser.
Des perspectives d'été.
Le site aussi va son chemin se complétant de textes, à ranger. Joie pour moi des retrouvailles en lectures diverses dans les manuscrits d'Anne Pierjean, nouvelles,lettres et réflexions semées en de nombreuses pages. J'ai ce beau privilège de pouvoir y puiser.
quelques adhésions arrivent... j'attends vos courriers et je flâne entre les lignes où j'ai cherché des échos de mai.. j'ai trouvé beaucoup de poèmes, écrits comme fleurs sauvages au pré tellement vert de printemps, et j'ai choisi un dialogue pour la légèreté de l'heure qui attend les cerises :

"Une chipie, dit le frère
Une pimbêche, dit la soeur,
c'est l'âge ingrat, dit le père,
Ayez un peu de patience, demande Maman.

Mais la petite "tout-ce-qu'on-a-dit"
pose ses longs cheveux
sur le coussin de sa grand-mère
et elle sent une vieille main
qui les regroupe, les caresse, les lisse

Alors un ange de silence
soulève un invisible pan de ciel
et volètent ensemble
des chansons, des comptines
des tartes à la framboise et des histoires de loup,
renaît le pré plein de ballons sauteurs
de lumières de rires
Mamie regarde ! Mamie écoute-moi ...

Mamie regarde...
Mamie écoute-moi...
Tu me l'as dit
que je te garderai en moi
que tu tiendras ma main jusqu'au bout de mes joies
de mes peines
Mamie regarde...
regarde....
regarde...
je vais ma vie...Je vais ma vie j'ai le vertige
tu devrais être là..." 
Anne Pierjean


Prochain évènement:

En soirée le jeudi 22 juin, une représentation théâtrale  dans le jardin, en deux parties, par La compagnie Zazie7 :  « Cher Toi » et « Paul et Louise ».

La compagnie Crestoise présentera une courte pièce Cher Toi, déjà jouée ailleurs,  et une adaptation du livre d’Anne Pierjean  » Paul et Louise ».

A propos de « Cher toi » 

C’est à huit ans, dès leur première rencontre à l’école, qu’Ellen et Jack vont commencer à s’écrire.

Cette correspondance, ils vont l’entretenir toute leur vie, malgré les malentendus, des situations familiales très opposées, et la distance qui les sépare.
Ainsi, pour eux, l’espérance comme le désir vont se perpétuer, s’enrichir et se transformer.
Tout au long de leur échange, une tension sensuelle et dramatique va continuellement s’épanouir, non seulement par les mots mais aussi par les délais plus ou moins longs qui s’écoulent entre les missives, les appels au secours et les réponses qui arrivent parfois dans un contexte qui a évolué.
Dès lors, chacun est en porte à faux, ce qui est gai ou triste mais toujours inattendu.
Et ce mécanisme diabolique va se conclure par un coup de théâtre.
Tendres et drôles, ces lettres pleines d’émotion, nous ravissent.

                                                                           Compagnie Zazie7

A propos de « Paul et Louise »

« Ils s’aimèrent sans le savoir à St Avit, Paul avait 5ans, Louise 3 ans (…) Il y eut les années d’école au même banc, et puis il y eut Maxime à qui Louise souriait…et Paul connut son premier vrai chagrin.
Ils s’aimèrent et le surent à Châteauneuf, Paul avait 13 ans, Louise 11. Les années passèrent pour ces jeunes paysans, rythmés par le changement des saisons et les travaux des champs.
(…) Puis ce fut la guerre de 1914. Paul et Louise se marièrent. Un fils naquit alors que Paul était au front. Louise connut les mois d’attente et d’angoisse. Enfin… ce fut le retour.

« Avec Paul et Louise, Anne Pierjean nous donne un roman d’amour d’une rare authenticité et nous entraîne au coeur même de la France paysanne du début du siècle. »
   Extrait de la quatrième de couverture du roman publié en 1975

Des extraits choisis seront joués par la compagnie Zazie7 , que je laisse entièrement libre de faire son « découpage » et son « montage ».

Mon seul souhait est qu’ils vous entraînent dans la poésie des mots simples et gouleyants de Paul et Louise où se définit un sentier de vie, tout en amour, humanité et profondeur, sur fond de réalité  paysanne et de « grande guerre ».

                                                                               Anne Grangeon

Edito de Avril 2017

Dans cette première année de vie, nous avançons pas à pas dans la redécouverte de l’écriture d’Anne Pierjean et l’envie de vous la faire partager, par petites touches, écrits inédits, extraits de lettres ou d’articles que vous retrouverez dans le site.

Chaque mois, vous pourrez lire une note évoquant l’actualité de l’association : ses action, projets, réalisations : L’édito d’Anne !

D’ores et déjà, nous comptons bien  construire cette aventure avec vous, qui avez lu Anne Pierjean ou qui l’avez connue, qui avez peut-être correspondu avec elle ou partagé une action.

Nous sommes gourmands de recevoir vos  témoignages ou propositions d’action dans le cadre de l’association ! et de faire avec vous les détours  que vos souvenirs-surprises apporteront à ce que nous connaissons de sa vie.
Nous sommes conscients que bien des chemins demeurent à explorer car elle a été très active et impliquée dans ses correspondances ou rencontres en librairie, médiathèques, bibliothèques, classes ou associations locales.
Nous serions très heureux que vous partagiez vos souvenirs en toute simplicité.

J’aurai toujours du temps pour vous lire ou vous rencontrer, et avec joie !

Notre projet est que la vie de l’association se construise avec vos apports et s’enrichissent de vos témoignages.

Ainsi, n’hésitez pas à nous contacter pour nous faire part de vos idées …
ou, simplement,  consultez  le site de temps en temps pour voir l’avancée des travaux,
et donnez nous votre avis !

Seriez-vous intéressé par une adhésion, comme simple membre, membre actif, membre bienfaiteur ?

Seriez-vous prêt à collaborer activement à l’association , de quelle façon vous sentez-vous en mesure de le faire, quelle disponibilité auriez-vous?

Contact :

Anne GRANGEON
47 avenue Agirond   –  26400  –  CREST
annegrangeon@asso-annepierjean.fr

L’association étant maintenant déclarée officiellement, vous trouverez bientôt nos flyers de présentation en bibliothèques, mairies, Offices du Tourisme et commerces.

D’ores et déjà , l’association accueille vos inscriptions et programme des évènements.

Votre participation est essentielle, à tous niveaux.

Si vous souhaitez devenir adhérent de l’association, vous pouvez vous faire inscrire en allant sur la page ESPACE ADHERENT/Adhésion.
Puis, les  cotisations étant indispensables pour faire vivre l’association, vous aurez à verser :
15 €  (comprenant Droit d’entrée 5 € et Cotisation annuelle 10€ )
 par chèque à l’Ordre de : Association Anne Pierjean
à adresser à  : Anne Grangeon, 47 avenue Agirond 26400 Crest

et nous espérons vous accueillir lors des lectures programmées.

Alors vos agendas !

Trois évènements lectures se profilent pour l’année 2017:
cliquez sur CALENDRIER

Prix Littéraires

 

Paul et Louise
 * Sélection du prix des Treize, 197

* Diplôme du « Meilleur livre loisirs jeunesses 1976 »
* Sélection de « Lire » (SNE )
* Sélection jeunes, lecture, promotion 1977
* Mention au prix Jean Macé
Ce livre a été traduit en portugais.

Loise en sabots
  * Prix en catégorie narration au prix européen de la ville de Trente

Saute-Caruche
  * mention au prix de la ville de Vénissieux

* « Meilleur livre loisirs jeunes »

Collection Magnard Fantasia

Le Village qui n’avait pas d’enfants :
* Sélection du prix des Treize

Collection GP Spirale

Mon cousin Luc : finaliste du prix du salon de lrEnfance

Marika
* prix du salon de lrEnfance, 1972

* traduit au Japon au Canada: en Espagne et au Portugal.

Judith et l’Ey-Vive
  * traduit en Autriche
* Prix autrichien du Ministère de la Culture

Collection GP Dauphine

L’Ecole Ronde
* sélection au prix des Treize 1975

* sélection 1000 jeunes lecteurs
* sélection B.P.J.

David et Sylvie au drôle de pays
* sélection du prix des Treize

UPVD-0

UPVD Anne Pierjean, la ferveur d’écrire

Par Elisabeth VOREPPE

Pour présenter ce module, j’ai écrit: « Pour Anne Pierjean, écrire était une grande responsabilité, et une nécessité ». Et « ses mots, elle les voulait les plus authentiques et les plus exacts possibles ». Pour illustrer ces affirmations je vais me servir essentiellement de ce qu’elle a elle-même écrit. Je ferai donc surtout des citations. Issues d’une part de ce que j’ai gardé moi-même, notamment des notes prises en 1993 au cours d’une interview pour le Dauphiné Libéré. Cela se passait lors d’une rencontre pour les enfants dans ce qui était l’ancienne bibliothèque, quai Bérangier de la Blache. D’autre part, et pour une large partie, de la correspondance privilégiée qu’elle a entretenue avec la Crestoise Chris Escot, correspondance que celle-ci m’a confiée. Ce qui explique le caractère souvent intimiste des propos.

J’ai souhaité consacrer la première séance à la question: Pourquoi écrivait-elle? Cela me semble répondre à l’affirmation sur sa nécessité à le faire. Et la seconde à la question: Comment écrivait-elle? Pour faire écho à l’affirmation sur sa responsabilité à le faire.

Je me suis rendue compte en fait que ces deux aspects sont intimement liés et que le cloisonnement est impossible. Donc les deux vont s’imbriquer et se répondre…

Entre les deux je m’intéresserai à la correspondance d’Anne Pierjean, qui avait pour elle une importance majeure.

Enfin j’ai choisi de lire, plutôt que de la prose, des poèmes qu’elle aurait pu signer Anne Pierjean Robert puisqu’elle avait ajouté son nom de jeune fille à son pseudonyme lorsqu’elle a accepté de publier, peu avant sa mort, un premier ouvrage pour adultes. De poésie justement.

Pourquoi écrit-elle?