Edito de Septembre 2017

Edito de septembre 2017

L’edito d’Anne

Un édito de septembre à la fois concentré et paresseux, qui accompagne ce jour de rentrée scolaire !!

Paresseux car un peu tardif, posté le 4 …le temps de secouer les restes d’août sur nos épaules et dans nos têtes… pas trop vite car la chaleur et la lumière restent bien agréables à emmagasiner.
Concentré car l’heure est à la préparation de la lecture-balade musicale du vendredi 29 Septembre à St Avit.

Proposée par l’Association, cette lecture s’organise grâce à l’accueil de la Mairie et de la Bibliothèque Anne Pierjean-Robert et grâce à la rencontre avec le groupe Les Saute-Caruches.

St Avit, c’est le village d’enfance d’Anne Pierjean, resté cher à son cœur et mis en scène dans plusieurs de ses romans.

La Bibliothèque Anne Pierjean-Robert, c’est la bibliothèque du village. Charmante et haut-perchée sur une de ces collines du nord de la Drôme, elle porte le nom d’Anne Pierjean-Robert, en hommage à l’auteur qui avait signé ainsi son dernier livre « l’instant exact ».
(en hommage, elle, à son père).

Le groupe musical qui accompagnera la lecture, de pause en pause, en balade dans le village, avait sollicité d’Anne Pierjean, de son vivant, l’autorisation de porter le nom d’un de ses personnages : saute-caruche.
Ses musiques traditionnelles s’harmonisent parfaitement avec les textes d’Anne Pierjean enracinés dans la vie des villages en Dauphiné.
Les saute-caruches ont a déjà accompagné la cérémonie de « baptême » de la bibliothèque.

RDV à la Bibliothèque le vendredi 29 septembre pour le départ à 17 H !

PS : Mon ordinateur ayant décidé de boycotter la rentrée, je me trouve limitée dans mes possibilités éditoriales ! je complèterai dès que possible

PS , le 21 septembre 2017

L’automne a commencé son spectacle !
Prélude qui me donne envie de partager ce passage de l’Instant Exact :

« …vient l’automne.
Le soleil biaise à l’horizon et je respire et les massifs respirent.
Je me surprends à rire avec les capucines qui ne seront plus échaudées et s’offrent le grand jeu des coqs de roche ardents, traînes longues en débandade dans les allées qui s’enluminent.

Les verveines aussi serpentent où bon leur semble. Elles ont enfin le rose indien des catalogues de fleuristes. Foisonnement superbe. Teintes, corolles, rafraîchies, la rosée emperle le trèfle, le frais du soir abreuve les pétales et je ne suis qu’alléluia : m’est redonné le temps magique d’une contemplation possible qu’étouffaient l’Août aux volets clos,les tâches surmultipliées.

La maison peut enfin s’ouvrir sur le pré et les arbres.
Les feuilles libérées de l’uniforme imposé par l’Avril entament une éphémère fête où tout flamboie sans retenue. Liesse. Cependant, j’en veux un peu au cerisier dont la dévêture est trop brève : un bref instant carmin, il se recroqueville et se débarrasse au plus vite des feuilles résolument mortes qui entachent de noir le pré. L’automne n’est pas son affaire. C’est au printemps qu’il a donné. Qu’on le revoie au temps des merles, des échelles dressées, des paniers de fruits rouges et des pendants d’oreille. En septembre, il s’endort d’uns sommeil méritoire.
Fermer les yeux et laisser faire, il reviendra.

Mais le mûrier…
Il se revêt d’or pâle sans froisser une seule feuille et présente, au soleil oblique, une royale frondaison laquée de jaune uni, jusqu’au premier vent froid qui le dénudera d’un coup – et le pré deviendra une mare pastel qui sera gloire encore.

Mais le plaqueminier…
Ce jour-là du premier vent froid, il s’ébrouera aussi, de tout le cuir lourd de ses feuilles en un seul frisson lent où mille ailes battront. Et s’érigera le miracle : l’arbre aux lampions tendus vers les nuages, une démesure de fruits, des foules de kakis oblongs dans une égale démesure de ramilles raidies –alors, démesures savamment composées, un vertigineux candélabre dont le soleil couchant double l’énorme flamme rouge—et ma contemplation devra se colorer d’extase. »