Edito de Mai 2023

Édito de mai,
Edito envolé…

L’édito de mai m’a échappé, envolé … Presqu’entièrement posé sur un papier, perdu, il n’avait que peu de choses à annoncer de l’actualité de l’association. Il parlait des derniers états d’avril et des tous premiers instants de mai, entre soleil, explosion des bourgeons, et nuages… de pensées au jardin, toutes occupées de printemps.

En ce mi-mai, il flotte dans ma tête, toujours pas transposé sur le site. Il reste imprécis et lointain …

Je me repenche sur l’absence actuelle de projets immédiats pour l’association, le soleil a disparu, il vente, il grisaille, il fraîchit… 

Pas de lecture prévue avant septembre…
Pourtant, au fil des ans,  nous avons fait moisson de jolis mots que nous aimons partager…
Pourtant la conviction demeure que le style d’Anne Pierjean passe le temps, ses thèmes aussi, qui brodent sur les réalités de la vie, où passé et avenir se confrontent au travers de peintures sociales et psychologiques pas si différentes que celles que nos présents nous offrent à penser :

Réalités des guerres, des différences, des caracolades de progrès qui insinuent parfois des misères nouvelles, des maltraitances, de la découverte de quartiers où le bonheur vacille, de la  solidarité à réinventer, de l’’eau qui se tarit et des savoirs des anciens qu’il faudra sans doute ré-apprivoiser…

 « Judith et l’eau vive », « Belle et Toni de nulle part », « un épouvantail pour Cathie et Marc » et autres livres Rouge et Or, pour les plus jeunes, m’étonnent par l’actualité -ou la pérennité – de leurs thèmes… Au travers d’intrigues et aventures qui peuvent paraître anodines, au premier regard, la vie des « héros » et d’une époque est abordée dans sa profondeur et la conscience de ce qui s’y joue en permanence.

A relire « Paul et Louise », « Loïse en sabots », « saute-caruche » ou  «le rosier blanc d’Aurélie », je retrouve les guerres qui font des trous, la découverte de la filiation et de la transmission, l’entêtement des hommes, les changements difficiles à opérer, les bouleversements intérieurs et les silences qui taraudent…

A relire les livres pour plus jeunes je retrouve les travailleurs déplacés qui charbonnent dans les forêts du Vercors, les sources qui s’assèchent, les villages qui se transforment, le désarroi des anciens qui ne trouvent plus leurs places, des enfants qui ont perdu racines et d’autres qui, entourés d’amour, découvrent les « manques » vitaux de proches incompréhensibles, secrètement malheureux … tout ce que l’humanité charrie comme les eaux d’un fleuve.

Il y aura bientôt le rendez-vous de la Bastelle où nous partageons nos découvertes et redécouvertes d’Anne Pierjean, tous les deux mois.
Ce sera le 21 à 18 H, comme d’habitude, au siège de l’association, et sans limite bien précises au-delà de 20 H, comme d’habitude aussi !

Nous aurions plaisir à voir de nouveaux convives, lecteurs ou curieux de découvrir ces écrits tellement riches et enrichissants, s’associer à ces petits bonheurs de l’instant et de toujours.

 

Anne