Edito d’Avril 2023
Comme le cycle des saisons est rapide… arrive avril et ses merveilles au jardin… les caprices de mars ont préludé aux efflorescences d’avril…
Dans l’attente, je me suis amusée à relire mes éditos d’avril depuis le début de l’association, 2017 :
repères, ils m’apparaissent comme des « états généraux » du printemps inscrits dans le temps et j’ai vu se lever les souvenirs comme des bulles de savon au-dessus du jardin !
« La roue du temps tourne, impermanence et continuité se côtoient et s’animent bien ensemble » (avril 2022)
Celui d’ avril 17 m’évoque le mois de mars que nous venons de quitter… :
« A force d’ouvrir les yeux et de contempler à travers gouttes et giboulées, j’ai vu les premières feuilles dans le côteau !
Dans le pré piqueté de primevères, orchis, violettes et pervenches, le cerisier gonfle ses bougeons. A l’angle de la maison, le tulipier est auréolé de ses fleurs explosées, entre blanc et rose.
Printemps rebelle, râpeux, grognon, mais printemps !
Les trois becs ré-ajustent régulièrement leurs pentes blanches et les couchers de soleil sont somptueux ces derniers soirs, ciels d’ardoise et doubles arcs-en-ciel sans modération, lumières crues d’entre averses… le pas à pas des jours qui nous amènent à Pâques. »
Continuer, brasser les émois, les traversées de saisons, les années qui s’ajoutent et mesurer, dans l’abstraction totale, le temps qui passe et se joue de nous, pétales de tulipiers jonchant le sol comme les paperoles envolées, brunies, brûlées ou conservées… Bruissements du temps.
Dans la répétition obsédante et légère des secondes, des minutes et des jours, vivre ce minuscule ébranlement à gauche de soi auquel nous sommes conviés… sans façon mais sans refus possible, en battements de cœur, uniques et inconscients de la vie qui s’écoule entre chacun… de la vie sans retour qui s’égrène en permanence
Il y a longtemps Marie-Noëlle écrivait : nous ne serons plus jamais comme avant …
Et Anne Pierjean « nous ne repasserons pas par là »…
Bon avril… à déguster sans modération !
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