Edito de Octobre 2019

Edito de Octobre

Entre jardin et maison, il y a les mots laissés. Leur abondance et leurs résonances.
Je mesure pas à pas le trésor de ces pages d’une mère qui fut attentive au temps qui passe et qui savait que ses mots me rejoindraient un jour.
Ils m’accompagnent à cette saison de ma vie, tendres et sereins.

De « l’été fut trop vert et trop chaud » à « Galaure, en mes repos toujours infiniment présente », il y a une multitude de textes, manuscrits et poèmes, et il y a ce recueil de l’automne 98, fait de dessins à l’encre et de quelques uns de ses textes intercalés : « Tâches d’automne ».
Quelque chose d’une sonate …
Je feuillette et je savoure ce chant de vie mille fois recommencé, en éclats choisis, sertis de fleurs rousses :

« Une porte a été franchie.
Déjà, je suis plus loin.
(…)
Je suis allée échanger cela avec le jardin et sa réponse est bouleversante : un iris de printemps, rose doux, sa hampe a trois énormes fleurs superbement hors de saison, superbement réponse. »

Dans le jardin, sur le pas de la maison qui fut sienne, je n’ai pas trouvé d’iris rose …  mais les crocus sont au rendez-vous de l’arrière saison, émaillant de jaune intense la terre encore sèche de l’été… éclats de vie sortis des premières rosées fraîches de septembre, qui rient et se bousculent au pré comme marque-pages du temps , ils disent le temps qui passe et se répète inlassablement.