Edito de Mai 2018

L’Edito d’Anne

Edito de Mai…

Après un envol de l’été avant l’heure, voilà le temps revenu à la raison, au bout d’ une semaine quasi surréaliste de chaleur incongrue !
Que Mai laisse aux cerisiers le temps d’arrondir et rougir leurs fruits, aux graines de s’installer dans les semis, aux terrasses de se mettre en forme pour la grande traversée des plaisirs de saison et aux blés de se préparer !

Encore un grand merci à  l’attention de Jacques Mouriquand et de son équipe pour le documentaire sur Anne Pierjean.
Il est en ligne ( https://you.be/DgalMt-vf8), nous a émus et touchés. C’est un grand pas dans notre chemin de mémoire.

La  lecture du 6 avril à Montoison demeure un chaleureux souvenir.

La prochaine étape sera le 15 juin : une lecture à la Maison de Mirabel, au vieux village :  un parcours entre deux textes plus graves, autour de la guerre : « Loïse en sabots » et « Le temps de Julie » qui évoquent les deux dernières guerres .

« la guerre de 14 a fait des trous dans ta vie… celle de 39 a fait des trous dans celle de Raphaël » dit Rose dans « le temps de Julie »,
« Cette guerre aura tout cassé et tout embrouillé… »
dit Loïse, dans « Loïse en sabots », qui poursuit « pourtant la paix, peu à peu… ».

Comment continuer la vie « après » ces ruptures, violences et drames de la guerre ?

« la vie recommençait à couler plus calme, à ouvrir ses joies- quand – même quotidiennement reçues, écloses dans la tendresse, le goût du bonheur qui vous pousse vers l’avant, même si l’on garde avec un souci jaloux le jalon des peines au recul des routes » ( Loïse en sabots)

Notre flyer nouveau est arrivé pour les futures moissons !

Il rappelle le thème de l’année et je l’accompagne aujourd’hui de quelques mots glanés dans une lettre d’Anne Pierjean, adressée à ses enfants , en 1987:

« L’enfance est une succession de minutes closes sur des graines en dormance, les germes enfouis acquièrent leur liberté d’éclosion. Et leur transmissibilité.
Je me voudrais translucide pour que vous puissiez bien lire dans l’avant-moi  –cet avant que l’on essaie encore de transmettre, enrichi, afin que vous l’enrichissiez encore et que les petits… « 

Ailleurs, dans une autre lettre , elle reprend :
« Après le semé de l’enfance, le temps récolté, je suis arrivée à ce temps ultime où il fait très bon se remémorer pour pouvoir Re-prendre tout (…) et re-transmettre.
(..)chacun de nous infléchit la transmission, l’enrichit ou bien la grève, la marque de lui.
La sérénité c’est peut-être ça : une trans-mission assumée, évoluée, et évoluante, une transmission qui continue d’avancer et que l’on n’a pas bloquée… »

Nombreux textes (lettres, romans, échanges) scandent cette idée force et le pas à pas des jours, à semer, moissonner et transmettre, comme la puissance de l’impérieuse nécessité de Dire.
Nous attendons vos réactions, témoignages, et leur donnerons place sur le site, avec plaisir.

A Juin !