Edito de Décembre 2017

Edito de décembre

Aux prémisses d’écharpes brumeuses de début novembre, discrètes et fugaces, ont succédé les promesses de vols noirs, étourneaux en valses lentes et majestueuses dans un ciel froid.

L’après-midi avec les aînés, autour du Conte, le 15 novembre à St Avit, a ressuscité un moment les mémées et pépés, conteurs et bienveillants, à travers des textes inédits d’Anne Pierjean.

Cet après-midi là fut chargé en retrouvailles avec un autre temps, profondes , graves et heureuses, en croisements de souvenirs encore vifs, en plaisir simple d’être là et ensemble.
Ce fut d’abord l’écoute bruissante d’extraits d’ « Anne des Collines »… Attentive, réactive, animée, partagée : souvenirs d’enfance d’Anne Pierjean dans le village.

Puis l’écoute suspendue d’un conte, mots transcrits par Anne Pierjean (dans « Une enfance contée », inédit) d’un « loup marié » que Mémée Germain lui racontait, qui l’avait entendu de son aïeule, qui l’avait entendu de plus ancien… Quel chemin de traverse, quel conteur de passage, avait permis à ce « Loup marié » d’arriver là ? Le conte a surpris et envoûté !

Bien longtemps après l’avoir entendu avec délices au coin de quelques feux du soirs, Anne Pierjean écrit avoir retrouvé ce conte dans un livre, venu de Brentano…

J’ai reçu, cet après-midi là, des yeux pétillants ou rêveurs, des mains émues et tendres, des mots de fond de cœur, et suis revenue légère de sourires partagés et de rencontre, parfois étonnée, après un goûter savoureux , offert par le club des anciens de St Avit et Ratières.

C’était il y a bien longtemps, ce St Avit d’après la « grande guerre », ce St Avit de l’enfance d’Anne Pierjean et des grands-parents de ceux qui étaient rassemblés là…

C’était il y a bien longtemps et, pourtant, c’était vivant et heureux, d’une proximité palpable au-delà de tout, du temps, des mots et des malheurs qui ont marqué le passage du siècle.

Promesse est faite de se retrouver encore, d’explorer les anciens chemins sur les pas de ceux qui ne sont plus et de ceux qui se souviennent : remettre nos pas dans les sillons, les sentes et anciens passages, qui ont entouré le village et l’ont relié aux 7 autres, les perchés sur les collines et les nichés dans la plaine…

« Les mots sont une force et je l’ai su très tôt » a écrit Anne Pierjean dans ses souvenirs personnels, rendant hommage à ceux de ce village et de son enfance.

Les mots sont une force et, encore une fois, cette force nous a reliés indescriptiblement.

La fin de cette année approche.

Bientôt l’association « Anne Pierjean, les mots et le jardin » aura un an ! d’autres projets se profilent sereinement pour 2018.

Nous programmerons notre Assemblée Générale en janvier et ferons le bilan d’une année riche en émotions et actions : des moments de lecture, des rencontres, des manuscrits relus et retranscrits (prêts à être édités ?), des collaborations avec d’autres associations (la Compagnie Zazie7 et l’Atelier des Pixels)…et pour moi quelques pas de plus , mais des pas de 7 lieux !, sur un chemin de mémoire et de transmission.

L’année 2017 s’achève, l’année nouvelle s’annonce…après Noël ce sera vite l’heure de trinquer à L’An que ven !!