Février…
Un saut dans le temps avec un extrait de « Les trois Louis d’Or de Maria » :
Maria est à Pontchanu dans la maison des Valfond et son amoureux, Benoît, à Valence , à trois jours de marche, chez Noretti sur les bords du Rhône…
« Six mois.
Sans se voir une seule fois. (…)
Six mois.
On était en février 1755.
Il faisait un froid qui gelait les moineaux vifs sur le bord des branches.
Maria et sa patronne Aurélie, dans le coin de la fenêtre, avaient sous leurs pieds des chaufferettes de fonte au couvercle grillagé, pleines de braises rougeoyantes.
Et, de temps en temps, elles se penchaient pour désengourdir leurs doigts qui tiraient l’aiguille.
(…)
Comme une récréation, Aurélie disait souvent :
– Allons vers la cheminée. Respirons un peu de chaud. Et tu me reliras la dernière lettre de notre Benoît.
(…)
A Valence, la vie était plus mouvementée.
Et, ce matin-là –le 2 février 1755—Maître Noretti riait sur son seuil, droit devant sa porte, les mains au fond de ses poches, le nez fourré dans son col et son large feutre aux rebords ternis enfoncé sur ses oreilles.
– Fils ! dit-il soudain en ouvrant la porte, debout vivement ! le spectacle en vaut la peine !
Les « fils », Benoît et Joseph, couchés dans un coin de l’atelier derrière des rideaux, sautèrent au plus vite au bas de leurs couches et s’alignèrent près de Maître Noretti.
– la porte ! cria Dame Noretti depuis sa cuisine sise au fond de l’atelier.
La porte se referma, vivement claquée par les deux garçons.
– regardez-moi ça ! clama le verrier
De mémoire de Noretti, on n’avait jamais contemplé chose pareille. Le Rhône était gelé..
Pris totalement au niveau de la terrasse du couvent des capucins. Et, sur cette glace, une file de bœufs arrivait du Vivarais, conduite par des bouchers. Des femmes suivaient avec leurs paniers d’œufs et de légumes qu’elles voulaient vendre en ville. Et tout le monde traversait le Rhône à pied sec ! ».
Cet extrait, tiré du livre « Les trois louis d’or de Maria », où l’on croise Mandrin, nous offre une incursion bien dépaysante dans notre histoire.
Nos quelques giboulées de flocons fin janvier et les températures actuelles sont encore loin du compte…(du conte ?).
Janvier a été animé pour l’association :
Deux lectures offertes de « Si je regarde par-dessus l‘épaule de ma vie … » :
A la médiathèque d’Aouste , nous avons inauguré une lecture d’extraits plus longs, accompagnée par Syfax, guitariste, qui nous a fait le cadeau d’improvisations douces et ajustées avec délicatesse aux mots de l’auteure.
La petite bibliothèque de Montvendre nous avait invités à une participation aux nuits de la lecture qui s’inauguraient ce soir-là. Dans un cadre très intimiste, nous avons dédié notre lecture à Christian Bobin, hommage dans l’hommage qui lui était rendu dans de nombreux lieux au niveau national.
La discussion chaleureuse, intéressée et « découvrante » a largement compensé le petit nombre de spectateurs !
Peut-être recommencerons-nous « chez l’habitant », l’idée a été émise et fera sans doute son chemin.
Une nouvelle expérience a été d’offrir un moment de lecture au foyer Louise Vallon devant quelques anciens :
lecture à deux voix de passages de manuscrits inédits * : autour des mémées et pépés conteurs du temps de l’enfance d’Anne Pierjean en Drôme des collines.
Là aussi, la discussion après lecture a été émouvante.
Nous renouvellerons ces moments avec grand plaisir. RDV est pris!
* extraits de « Une enfance contée » et « Anne des collines » (des textes à retrouver sur le site).
Puis, la soirée de La Bastelle, le 21, a été l’occasion de fêter tout à la fois la lecture, Anne Pierjean, Christian Bobin et… le Nouvel An lunaire !:
après les lectures de citations-hommages à Bobin et l’échange des sensations éprouvées à le lire, nous avons surfé sur le « coup de cœur-lecture» apporté par l’une d’entre nous : le livre jeunesse d’Anne pierjean « Un épouvantail pour Cathie et Marc ».
La lecture à voix haute du début s’est enchaînée (et déchaînée, ce soir-là !), de manière improvisée, chacun passant joyeusement le relais à son voisin ! : ce fut la (re)découverte d’un texte alerte, très vivant, rapide et drôle, qui nous a « embarqués » par sa surenchère de situations comiques, visuelles, proches de l’âge des enfants auxquels le livre s’adresse, ne laissant jamais retomber ses effets. Une écriture légère, et inventive, pleine d’humour de situation, d’observations fines et de tendresse.
Le rire et les souvenirs d’enfances que le texte réveillait en chacun se sont donc invités à la soirée pour se prolonger autour de la table !
Des projets pour Février : une lecture de l’Atelier Passeurs de mots est prévue le 22 février à 19 H à l’Atelier 8 (géré par l’Association Fusain Rouge)
Le 6 mars, l’AG permettra de faire le bilan annuel de l’Association et de discuter agréablement des projets !
Information à suivre !
A très vite !