Une belle rencontre à l’Ecole Anne Pierjean lors de la Nuit de la lecture du 17 Janvier.
Nous avions soigneusement préparé des lectures, choisis nos textes avec attention, minuté nos temps de lecture, répété, répété, imaginé… puis préparé une présentation de l’auteure afin de compléter ce qui est inscrit dans le Hall, sur la plaque dévoilée en Décembre 2004 !
Nous avons été touchés bien au-delà par les réactions des enfants qui se sont peu à peu transmis le message durant la soirée et au fil de leurs déambulations d’atelier en atelier : tu connais Anne Pierjean ? sa fille est là … et qui sont venus vérifier comment c’est la fille d’une auteure dont l’école porte le nom !
Des yeux émerveillés, des questions en flopée, des invitations à revenir pour répondre, dans une classe ou une autre… certains enfants n’ont peut-être pas entendu les textes lus mais ils ont saisi quelque chose d’autre, essentiel, confusément ou clairement (car les questions m’ont ébahie), de l’ordre d’une transmission qui opérait… grâce à l’écriture et grâce à la lecture.
Le programme était alléchant, concocté par les enseignants des deux écoles, Maternelle et Primaire, qui jouait avec les mots, leur magie et leur espièglerie, leur fabrique et tous leurs possibles : il invitait au voyage
Lecture en folie
Notre fabrique de phrases
Escale en poésie
Pluie de phrases
Des films, des frissons
Jeu d’écriture
Albums racontés par les maternelles
Lecture d’Anne Pierjean
L’accueil a été joyeux, textes de Salvatore dès l’entrée, pour jouer avec les tables de multiplications, mots à double sens et autres conjugaisons, accompagnés par les musiques cadencées des Triambules.
Rires et applaudissements ont d’emblée été au rendez-vous pour lancer la balade libre entre les ateliers proposés par les enseignants et où les enfants avaient à jouer, écouter ou montrer leurs réalisations à leurs parents.
Nous étions dans une classe spacieuse où nous avons pu exposer quelques livres d’Anne Pierjean et documents tirés de ses archives, manuscrits corrigés, histoire de ses écrits, exemples de son travail d’écrivain… et où nous avons installé notre scène de saltimbanques , des bancs autour !
Les extraits étaient drôles ou tendres, ou les deux, tirés de « l’école ronde » (dont une maîtresse avait déjà offert une lecture en classe), « Marika », « Cher Monsieur, Bégonia », « David et Sylvie au drôle de
pays », « Stève et le chien Sorcier » , « des bêtes pour Nane », et les enfants comme leurs parents se sont succédés à l’écoute.
En fin de soirée, dans le grand hall, une lecture a été faite par Claudine Delaine d’un morceau choisi de « Cher Monsieur Bégonia » : un extrait qui clôturait cette soirée d’amitié avec des mots comme savait les inscrire Anne Pierjean au fil de ses pages, savoureux, tendres, aiguisés de drôlerie et tissant, peu à peu, une émotion toute en douceur, de celles qui s’accrochent imparablement à l’oreille et au cœur, mine de rien… une maîtresse avait bien annoncé qu’on avait même coutume, ici, de fermer les yeux pour mieux écouter !
Alors que tous rangeaient leurs affaires, des enfants se sont attardés autour de la rencontre avec écriture et lecture : « tu es Anne ? alors on sait que tu as des frères et comment ils s’appellent ! », « et où ils sont tes frères ? », « tu écriras sur nous, un jour ? », comment on écrit une histoire ? », « tu sais écrire un autographe ? », « tu habites dans le quartier ? » … Nous nous sommes quittés sur l’idée de se revoir, si les maîtresses le souhaitent, et ma promesse de répondre aux enfants qui auraient envie de me faire lire leurs récits de cette soirée !
Le printemps des mots était déjà en marche, ce chaleureux soir de janvier !
Anne G